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Tract de Solidaires Sud emploi Rhône-Alpes du 24 octobre 2011
CPO : Refusons la dictature de l’évaluation !
La mobilisation exceptionnelle des salarié-e-s des missions locales du 23 juin n’aura pas été suffisante mais est-ce vraiment une surprise ? Seul un mouvement dans la durée aurait permis de faire reculer ce gouvernement mais les organisations syndicales dites « représentatives » en ont décidé autrement et n’ont visiblement pas souhaité amplifier le rapport de forces alors créé.
En Rhône-Alpes, la contractualisation pour la période 2012-2014 entre l’Etat, la Région et les Missions locales représentées par l’URML et l’animation régionale prend des airs de soumission et repousse toujours plus loin les limites du supportable et du cynisme.
L’Etat fixe des objectifs insensés et totalement inatteignables pour justifier ultérieurement une réduction de ses financements. Qu’on en juge : + 24 % de contrats d’apprentissage et + 32 % de contrats de professionnalisation par rapport à 2011 et concernant les sorties CIVIS : + 15 % d’accès à l’emploi, + 26 % d’emploi durable et + 70 % d’accès à l’alternance pour 2012 par rapport aux résultats obtenus en 2010. Comment peut-on fixer de tels objectifs alors que le pays vit la plus grande crise économique et sociale depuis 1929 et que les destructions d’emploi atteignent des taux inégalés ? L’animation régionale et l’URML, censées coordonner et défendre les intérêts des structures et « accessoirement » ceux des personnels, semblent être en dehors de la réalité et adoptent une attitude des plus technocratiques et centralisatrices en s’apprêtant à avaliser ces objectifs sans coups férir. C’est inacceptable ! Gageons que certains conseils d’administration de nos structures sauront s’y opposer avec vigueur ?
Pour Solidaires Sud Emploi, l’évaluation est au service exclusif du pouvoir et de la domination. Le travail n’est pas mesurable, toute évaluation quantitative du travail est impossible car il n’y a aucune proportionnalité entre le résultat obtenu et le travail qu’il a fallu réaliser. L’évaluation est donc toujours fausse. Elle est un instrument de contrôle social des publics et de destruction du travail. Elle détruit les solidarités, le système de valeurs et remet en cause la déontologie et l’éthique des équipes.
Certaines directions introduisent la peur dans leur gestion du personnel. Cette pression permanente de ne pas pouvoir réaliser les objectifs se traduit par de plus en plus de solitude et d’isolement des personnels dans les missions locales. Chacune et chacun de nous se retrouve face à ses objectifs dont il faudra rendre compte lors de l’entretien professionnel annuel. Celui-ci censé évaluer les compétences professionnelles en vue d’une évolution de son travail a été totalement dénaturé et se révèle être un outil de vérification exclusive de la réalisation des objectifs et d’asservissement. Son boycott de se pose chaque jour avec plus d’acuité.
Solidaires Sud Emploi en appelle à l’ensemble des salarié-e-s du réseau pour envisager une réaction à la hauteur des enjeux et un refus massif de cette dictature de l’évaluation. Nous incitons les salarié-e-s à se réunir sur les lieux de travail pour réfléchir à des modalités d’action, incluant notamment des grèves administratives de saisie.
Il n’est jamais trop tard pour agir !
Le 24 octobre 2011
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